Urophilie, douche dorée : désirs et pratiques

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Urophilie, douche dorée : désirs et expériencesL’urophilie est un fétichisme sexuel qui garde encore des connotations taboues. On ne parle pas souvent de la douche dorée, mais pourtant, il y a beaucoup de choses à en dire.

Notamment, parce qu’elle appartient à la longue liste des pratiques érotiques qui ne font pas jouir, au même titre, entre autres, que la fessée ou le port d’accessoires de chasteté.

Tout y est question de fantasmes, d’ambiances, de perceptions. Et, justement, toutes les personnes pratiquant l’urophilie ne perçoivent pas leurs expériences de la même manière.

Comme dans la première partie de cette thématique, des personnes appréciant l’uro, pratiquée en tant que jeu BDSM entre maître(sse) et soumis(e), m’ont raconté leurs expériences et leurs impressions. Voici leurs récits.

La douceur et la chaleur de l’urine

J’ai découvert l’uro par hasard, sur demande d’un amant. L’idée m’amusait, et cela l’a rendu fou de désir.

Le temps passant, et, pratiquant le BDSM, ce fut une autre demande. Le plaisir fut partagé. Cette douche dorée, avec cette envie de s’en abreuver. Perso, je ne voulais “que” connaître la douceur et la chaleur de l’urine. J’ai attendu de rencontrer un autre amant la pratiquant pour le vivre. Et en mixte, sur un évier, la “folie” absolue.

Mes deux amants la pratiquent à leur façon et moi à la mienne. Ce n’est pas récurrent, c’est fonction de nos envies.

L’urophilie, une manière de dépasser des limites

Ça a été ma toute première expérience de Domination/soumission. J’avais rencontré ce partenaire sur un site libertin et cette pratique, qu’il mettait en avant, “sentait le soufre” pour moi.

Ce qui m’attirait dans l’uro, c’était l’idée d’érotiser le dégoût, une manière de dépasser des limites. Cet homme était expérimenté sur cette pratique et me l’a fait vivre en receveuse (il est donneur et receveur, mais moi je bloquais sur le fait d’être donneuse).

Avant le passage à l’acte, j’étais excitée à l’idée de souillure et aussi à l’idée d’être mise en posture de soumise (que je n’avais jamais vécue).

J’ai été surprise de découvrir à quel point c’est sensuel et intime, et au final pas du tout dégoûtant. J’ai eu la sensation d’être inondée, enveloppée, envahie de sa chaude intimité et je me suis vraiment sentie entraînée dans une autre dimension très animale. Et j’ai adoré ça. J’ai aussi adoré que lui adore ça.

Je pense aussi que la qualité de cette expérience très positive tient à la manière dont cet homme pratiquait l’urophilie, avec attention, respect et surtout beaucoup de sensualité. J’en ai gardé un souvenir troublant et bouleversant…

Un symbole puissant de ma soumission

Ma Maîtresse me fait déguster très régulièrement son urine et de toutes les façons possibles… Directement à la source, dans un verre, par un entonnoir, en pluie sur le visage depuis un toilet box…. Chaque fois le goût en est différent…

J’adore, et c’est pour moi un symbole puissant de ma soumission, et aussi de sa confiance, que de la boire quand elle le souhaite.

urine
“Pee”, galerie Flickr de Pakkaslumi_, Creative Commons

Voir une maîtresse s’accroupir au-dessus de mon visage

C’est celle qui m’a presque tout appris qui m’a fait découvrir l’uro, dans son magnifique donjon… Je retiens de ces moments, aujourd’hui, deux choses. Elle l’a fait, dit-elle, “pour marquer son territoire”. Mais surtout, j’ignorais combien elle était donneuse en volume : elle avait dû boire un pack complet de Vittel. Elle ne s’arrêtait pas !

Plus tard, mes expériences ont été diversement appréciées… Avec parfois, quelques mésaventures… Une Maîtresse s’est assise sur mes épaules alors que j’étais à quatre pattes, tête tombante. L’urine a glissé le long de mon visage pour atteindre les yeux, où ça m’a bien piqué ! Une autre m’a immobilisé au sol par bondage et, sans me prévenir, m’a pincé le pif pour m’obliger à boire. Enfin, mon expérience la plus désagréable, l’uro en plein repas.

Pour résumer, l’argument selon lequel il s’agit là d’une offrande de Maîtresse ne m’a jamais vraiment branché, sur le plan psychologique comme sur le plan érotique…

L’urine est saine si la personne est saine, mais cela reste un déchet que le corps rejette. Par contre, voir une Maîtresse s’accroupir au-dessus de mon visage, observer la lueur de son visage pendant le don est une vue dont je ne me lasserai pas

Un échange profond dans les pratiques urophiles

Mon Maître aime me voir uriner et m’inonder de son urine. Nous pratiquons de temps en temps, ce n’est pas systématique. En général, nous faisons cela à l’extérieur…

La première fois, il m’a fallu un moment pour y arriver. Mais c’est le fait de recevoir son urine qui m’a débloquée, j’ai trouvé ça excitant et émouvant en même temps. C’est vraiment le partage d’un geste très intime… Pour moi, c’est vraiment un échange profond.

L’urophilie : une sensation très animale

J’ai eu un partenaire qui aimait me voir faire pipi… Il me demandait de m’asseoir par terre (pas accroupie, assise au sol) et de faire pipi, de manière à ce que je reste dans mon pipi… Ou alors il me demandait d’uriner dans un verre et me versait mon urine sur la poitrine…

Jamais un homme ne m’a uriné dessus… Mais j’avoue que cette pratique m’attire au plus haut point… J’aimerais essayer… Mais bien évidemment, pour cela, il faut la bonne personne… Par contre, je crois que la barrière infranchissable serait le visage et la bouche.

Je crois que je suis attirée par cela pour le côté “marquage de territoire”… Une sensation très animale, au final… Est ce que je me vois uriner sur un homme ? Pas sûr… Sûrement mon côté soumise qui prédomine…

 

Merci à tous ceux et celles qui m’ont répondu !

 

Les deux autres articles sur le thème de l’urophilie :

 

Illustration :galerie Flickr de @Doug88888, Creative Commons.

Collectionneuse compulsive de sextoys, testeuse pointilleuse et exhibitionniste débutante.