La censure sur les plateformes pour adultes

La censure sur les plateformes pour adultes

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Quel est l’état actuel de la censure sur les plateformes pour adultes ? La performeuse Sophie Ladder a établi un bilan exhaustif des pratiques autorisées ou interdites, par plateforme permettant à leurs inscrits de diffuser du contenu porno. Elle partage sa synthèse dans un tableau Google Docs partagé, qu’elle met à jour régulièrement.

Ses statistiques prennent en compte 21 plateformes permettant de partager du contenu à caractère sexuel. L’analyse concerne 7 sites de vente de vidéos X, 6 plateformes de cam (dont Chaturbate et Cam4), 2 tubes porno (XVideos et Pornhub), 3 fans sites, 2 applis de sexting avec des actrices porno et des camgirls, et un réseau social pour adultes.

Censure et plateformes pour adultes : pratiques interdites et autorisées

Sur certains points, le constat est surprenant, et peut parfois sembler absurde.

Le sang menstruel, ce fluide banni

Chose étrange, sur les plateformes de partage de contenu X, le sang menstruel est un peu moins toléré que le vomi ! Parmi les pratiques qui subissent moins de censure que les règles, nous remarquerons également l’asphyxie et la présence d’armes… Ah, les ragnagnas, ce grand danger ignoré !

Seuls trois sites autorisent le sang menstruel sans condition, contre six pour le vomi. LEs deux premiers sont les tubes pornos, XVidéo et Pornhub, qui, dans l’ensemble sont les moins regardants. Le troisème est SextPanther, une appli de sexting, qui ne propose que des échanges sous forme de conversations privées.

Du côté des sites de vente de clips porno, IndieBill est le seul à pouvoir tolérer les ragnagnas… Mais uniquement si on ne les accompagne pas d’une pénétration.

Parmi des plateformes de webcam pour adultes, seul Cam4 peut supporter de voir quelques gouttes de sang menstruel… A condition que celui-ci ne soit ni manipulé, ni mis en évidence.

Et chez les fan sites, seul JustForFans, qui n’a, par contre, aucun souci avec le vomi, accepte que les actrices aient leurs règles, mais pas pendant un rapport sexuel.

D’ailleurs, le sang tout cours n’est pas le bienvenu. Hormis les trois plateformes qui sont également ok pour le sang menstruel, quelques sites tolèrent le faux sang, ou le “sang ne provenant pas de blessures corporelles”, mais c’est tout. En gros, c’est ok si vous saignez malencontreusement du nez en vous masturbant, ou si vous faites un show en tenue de vampire avec du ketchup. Mais toute activité BDSM hard menant à des bobos est proscrite.

La censure sur les plateformes pour adultes

L’urophilie et sa censure sur les plateformes pour adultes

Pour de nombreuses plateformes X, pisser sur son ou sa partenaire est beaucoup moins tabou qu’avoir ses ragnagnas.

Cependant, l’urophilie semble sujette à une échelle de classification des pratiques pour le moins étrange. La majorité des plateformes sont tout à fait ok pour voir un peu d’urine face à l’objectif. Cependant, si vous vous avisez d’uriner sur quelqu’un, six sites autorisant le pipi vous banniront. Et parmi les six sur les sites pornos participatifs qui acceptent les pratiques uro à plusieurs, trois d’entre eux refusent que le liquide soit bu.

Quelle est la logique derrière cette démarche ? Pourquoi établir une telle distinction ? “La douche dorée, c’est cool, mais quand même, beurk, ça a mauvais goût !”. Drôle de critère…

Le caca, quant à lui, n’a le droit de se montrer nulle part.

Censure et plateformes pour adultes : l’inceste simulé

L’inceste est illégal dans de nombreux pays. Il est donc logique que les plateformes X ne le tolèrent pas.

Notons toutefois qu’en France, ce n’est pas le cas : l’inceste entre adultes consentants est légal, ce n’est que leur mariage qui est interdit. Bref, tant que les protagonistes sont majeurs et contents comme ça, ce qu’ils font ensemble sous la couette ne regarde qu’eux.

Mais là, il n’est pas question d’inceste réel, mais de performances de roleplay mettant en scène un inceste simulé. En gros, on ne parle pas là de l’activité favorite des personnages de Game of Thrones, mais de celle de ses acteurs. Il s’agit de jouer un rôle.

Seuls trois sites tolèrent l’inceste simulé. Les plateformes de montrent toutefois davantage tolérantes lorsqu’il s’agit de simuler un lien de parenté par alliance, et encore… Sur 21 sites, 11 refusent catégoriquement tout roleplay d’inceste, même si c’est avec votre fausse belle-mère ou votre fausse belle-sœur. Pourtant “step mom” (“belle-maman”) est le dixième terme le plus recherché sur Pornhub en 2019.

Collectionneuse compulsive de sextoys, testeuse pointilleuse et exhibitionniste débutante.

4 réflexions sur “La censure sur les plateformes pour adultes”

  1. Deux tubes sont cités. Ce sont les plus “tolérants” des plateforme: normal ils vivent sur une zone assez floue.
    Mais en fait, quand on s’éloigne des sites connus, on peut en trouver pour tous les (dé)goûts…
    Le facteur me semble plutôt les goûts du grand public. Le scat n’est apprécié que par une minorité, par exemple. Je suppose que les plateformes “standards” ne veulent pas refroidir leurs clients potentiels en leur faisant courir le risque de tomber sur une vidéo de scat, par exemple.
    Il serait intéressant que cette performeuse s’intéresse aux sites marginaux spécialisés dans des activités plus trash. Je pense toutefois que ces sites là ne souhaitent pas nécessairement une publicité excessive, de peur de se faire censurer par leur fournisseur d’accès, leur banque,leur Etat, etc.

    Si le catalogue “la Redoute” contient des vibromasseur, il n’inclue pas des martinets. Question de public cible…

    1. Hello !
      Alors si, la Redoute vend bel et bien des martinets, et toutes sortes d’accessoires BDSM.
      D’ailleurs, ils ont une technique de SEO plutôt agressive, avec des pages auto-générées pour cibler toutes sortes de mots-clés… Et entre autres, ils semblent cibler le nom de notre site, c’est relou.
      Ils ciblent même le terme “bondage machine” pour… une page qui vend des machines à café. Ah, et “accessoire bondage” pour des sacs à main.
      Le BDSM est devenu mainstream.

    2. C’est clair que, de manière générale, le but de la censure est soit de donner une “bonne image” au public visé par le site, soit (et surtout) de ne pas risquer de se faire à leur tour bloquer par les entreprises qui détiennent l’argent (banques, plateformes de paiement, revenus publicitaires, etc).

  2. Il y a quelques années, le Royaume Uni a interdit certaines pratiques sur les sites pornos, dont l’urophilie fait partie. Cela a peut être à son tour eu une répercussion sur la liste des pratiques que les sites interdisent, même si ça n’explique sûrement pas tout.

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