Interview : Z., organisateur de gang bang

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Second chapitre consacré au gang bang : nous avons interviewé Z., du site Gang Bangs Hards.

Comme Bertrand, qui nous avait accordé une interview il y a quelques mois, Z. est organisateur de gang bang. Depuis 2009, il en a fait son métier, en organisant des événements personnalisés, à la demande des femmes ou des couples.

interview gangbang

Z. a aimablement accepté de répondre à nos questions, nous donnant ainsi un aperçu des coulisses de l’organisation d’un gang bang.

 

Objets De Plaisir : Organisateur de gang-bang, c’est tout de même peu courant, comme métier. Comment avez-vous décidé de vous lancer dans cette profession ?

 

Il y avait une forte demande d’alternative à la sortie en club et une lassitude concernant les soirées libertines amatrices commençait à poindre, les planètes étaient alignées en 2009.

 

ODP : Vos proches sont-ils au courant de cette activité ?

 

Oui, je suis assez transparent. C’est une chance inégalée pour moi, et un plus énorme par rapport à mes concurrents, qui souvent organisent en cachette, au black, sans même déclarer leur activité.

 

ODP : Qui fait la démarche de proposer un gang-bang ? Est-ce que ce sont toujours les intéressés qui font appel à vos services, ou est-ce vous qui suggérez l’idée ?

 

J’évite de contacter les femmes et couples depuis plusieurs années déjà, c’est à vrai dire assez contre productif. Nous organisons entre deux cent cinquante et trois cent événements par an, parfois plusieurs par jour. Je montre que mon activité existe en laissant la porte ouverte.

 

ODP : Et d’ailleurs, ces intéressés faisant appel à vos talents, j’imagine que ce sont principalement des couples, non ? Vous arrive-t-il que ce soient des femmes seules ?

 

Il y a de plus en plus de femmes seules. Notre activité a littéralement explosé à partir du jour où j’ai parlé d’épanouissement sexuel plutôt que de libertinage. Du jour au lendemain, nous “parlions” à toute personne majeure et souhaitant réaliser ses fantasmes. Dorénavant, il n’était pas obligatoire d’être libertin(e), de fréquenter les clubs, les soirées ou les sites de rencontres libertines.

Il est vraiment important de comprendre la notion de sur-mesure. Nous ne portons aucun jugement sur le physique, l’âge, la couleur, l’expérience. Nous respectons toutes les envies.

 

ODP : Combien de gang-bangs avez-vous organisés jusqu’à présent ?

 

Cette année, nous organiserons notre deux-millième gang bang, mais nous n’organisons pas que cela. Des soirées uniquement pour femmes bi, des dîners gastronomiques libertins, des séjours libertins, des soirées multicouples… Cela peut aller du plus trash au plus raffiné, de deux à deux cent personnes. On ne s’ennuie jamais.

Nous avons organisé également des soirées clé en main pour les institutionnels que sont SensationSM, Forum Candaulisme, Wyylde et pas mal de people également.

 

ODP : En général, combien de participants comporte un gang-bang ?

 

Notre moyenne est de six ou sept hommes, mais on peut aussi bien organiser avec un seul homme qu’avec quatre-vingt-quinze (notre maximum). Ce sont les femmes et couples qui décident du nombre d’hommes, je n’impose jamais un nombre minimum.

 

ODP : Est-ce qu’on vous suggère souvent des scénarios précis à organiser ? Si oui, quelle est la chose la plus originale qu’on vous ait demandée d’organiser ? L’avez-vous réalisée ?

 

Nous avons organisé un trio dans un superbe palazzo à Venise. Nous nous sommes déplacés uniquement pour cela à la demande d’un architecte et de sa femme. Des tours en limousine. J’attends le printemps pour louer un bus de tournée pour aller faire la nouba Paris-Deauville-Paris le temps d’une soirée. Nous avons reçu une twitta pendant une semaine non-stop où je lui ai organisé chaque jour un scénario différent, dans un lieu différent avec un casting différent.

 

ODP : En matière de gang bangs, quel est votre meilleur souvenir ?

 

J’ai reçu une femme en rémission d’un cancer. Son mari ne la touchait plus. Elle avait besoin de se sentir femme, de se sentir femelle, de plaire de nouveau. C’est un de mes meilleurs souvenirs.

Nous offrons un puits dans un village au Sénégal, Nous venons d’organiser un méchoui de Noël pour les SDF à la Factory. Ce sont mes meilleurs souvenirs. Ce métier me permet d’accéder à une certaine indépendance et c’est magique.

 

ODP : Même si on ne doute pas que ce métier doit être passionnant et parsemé d’expériences enrichissantes, l’aspect lucratif entre forcément en jeu. Pourriez-vous nous expliquer, dans les grandes lignes, la logistique financière derrière un gang bang ?

 

Le modèle économique est relativement simple. Les gros événements financent les petits événements et leurs permettent d’exister. A l’instar des studios de ciné où les blockbusters permettent aux films d’auteur d’exister.

Notre tarification est toujours la même. Quels que soient la date, le jour, le nombre de participants, la tarification ne change pas. L’argent est important, mais pas le plus important à mon sens. Je suis le seul organisateur de gang bang qui demande une participation aussi bien aux femmes, qu’aux couples, qu’aux hommes. Les événements étant organisés à la demande et pour les femmes et couples, je trouve normal qu’ils participent également financièrement. Je trouve injuste de ne faire payer que les hommes.

 

ODP : Comment sélectionnez-vous les hommes qui participeront à un gang bang ? Comment vous assurez-vous que leur comportement sera conforme à ce qui est attendu par la femme ou le couple ?

 

Le blog est le meilleur média. Il suffit de lire le portrait robot demandé par les femmes et couples. Avec le temps, on finit par connaître les hommes. Je ne prends que rarement des nouveaux. Nous avons assez d’hommes et de couples de valeur. La cooptation fonctionne très bien également.

 

ODP : Qui gère l’approvisionnement et le bon usage des préservatifs ?

 

Nos partenaires : Lelo, Wyylde et NousLibertins. Dèmonia nous fournit en lubrifiant.

 

ODP : Vous arrive-t-il de participer aux gang bangs que vous organisez ?

 

Je ne suis pas libertin. Je ne participe jamais lorsque j’organise. J’ai horreur du droit de cuissage. Les gens me paient pour une prestation de service, pas pour m’amuser.

 

Un grand merci à Z., de Gang Bangs Hards, d’avoir accepté de répondre à nos questions.

A lire également : l’interview de Bertrand, organisateur de gang bang.

 

Collectionneuse compulsive de sextoys, testeuse pointilleuse et exhibitionniste débutante.