Fetlife et Bdsm.fr : les réseaux sociaux BDSM

Fetlife et Bdsm.fr : les réseaux sociaux BDSM

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Il y a quelques jours, j’ai découvert Fetlife, réseau social destiné aux personnes intéressées par les pratiques BDSM et/ou fétichistes.

Ce site existant depuis janvier 2008, je suis un brin à la bourre. D’ailleurs, Lui me dit (encore !) qu’il avait déjà croisé ce site. Mais, espérant ne pas être la dernière informée, je vous propose une petite visite.

Fetlife et Bdsm.fr : les réseaux sociaux BDSM

L’inscription sur Fetlife

On me demande de choisir mon pseudonyme, mon mot de passe, et mon genre.

Le genre

J’ai le choix entre pas mal d’options. Loin de se limiter au masculin et au féminin, celles-ci ont le bon goût d’éviter de caser toutes les personnes transgenre dans une seule et même catégorie. M’étant inscrite en tant que blog, j’ai du mal à me décider quant au genre adéquat. Pas de problème, “indécis” est également prévu dans les options possibles. On me précise d’ailleurs que je pourrai changer mes informations à souhait plus tard.

J’apprendrai par la suite que même le pseudonyme est interchangeable, à condition de ne pas se renommer plus d’une fois par mois.

Le rôle en BDSM

On me demande également, en complément de mon orientation sexuelle, quel rôle je préfère dans le cadre d’une pratique BDSM. J’ai le choix entre :

Dominant(e) / top / maître(sse)

N’étant pas familière envers toutes ces appellations, j’ai fait appel à Wikipédia afin de discerner la nuance entre Dominant(e), top et maître(sse). Il n’existe pas de définition “officielle”, mais en gros :

  • Le/la “top” est plutôt axé sur des pratiques telles que la fessée, le bondage, l’humiliation, etc…
  • Le/la “dominant(e)” joue principalement sur son autorité.
  • Et enfin, un(e) “maître(sse)” est un(e) dominant(e) qui joue son rôle au quotidien, ou en encadrant ses pratiques d’un ensemble bien défini de règles et de rituels.

Cela dit, ces conventions de nommage ne sont systématiquement respectées. En effet, chacun a sa propre définition du BDSM et le vit comme il l’entend.

Bottom / soumis(e) / esclave / “pet”

Le “bottom” est le compagnon de jeu du top, le “soumis” celui du dominant, l’“esclave” celui du maître. Le “pet” (“animal de compagnie”) est un soumis tenu en laisse, et éventuellement paré d’attributs qui lui confèrent un aspect animalier (plug-queue, fausses oreilles, masque, chaussures-sabots, etc).

Switch

Un(e) “switch” est une personne qui pratique le BDSM, mais qui aime alterner les rôles.

Fétichiste

Bon, je vais pas vous définir “fétichiste”, quand même. J’imagine qu’il faut tout de même, pour entrer dans le contexte du site, que le fétichisme en question s’approche au moins un minimum du domaine du BDSM. Fétichistes de la compote de pommes (oui, je sais que vous êtes nombreux), vous n’avez pas encore trouvé votre bonheur.

Sadique / masochiste / sadomasochiste

Par la suite, je découvrirai que dans ces catégories, on trouve des parfois des photos assez… impressionnantes.

 Vanille

Le terme “vanille” qualifie une personne qui n’a pas d’intérêt particulier pour les pratiques BDSM ou fétichistes. En recherchant le sens de cette expression, compte tenu de la couleur jaune de la vanille, je m’attendais à tout autre chose…

Kinkster

Un kinkster est ouvert à divers jeux sexuels sortant de l’ordinaire, sans focaliser sur une pratique spécifique.

Les autres renseignements demandés

J’apprécie également que l’on ait le bon sens ici de ne pas me demander mon nom, ni mon travail, ni si j’ai l’intention de me reproduire ou de déménager dans les prochaines années. En effet, c’est hélas le cas sur de nombreux sites de rencontres, qui n’ont pas pensé à modifier leur template entre leur version pour mormons en quête d’épousailles et leur version dédiée aux amateurs de dilatation anale. Lorsque je m‘inscris quelque part où l’on parle de cul, je n’ai nulle envie de présenter mon CV ou de raconter mon enfance.

Les seules infos personnelles qui sont demandées : une adresse mail (qui ne s’affichera pas sur le site), une date de naissance, un pays et une région.

Tout de même, histoire de critiquer un tout petit peu : le captcha qu’on te demande de recopier pour prouver que t’es pas un bot est hypra-chiant. Je me suis loupée quatre fois.

Bondage menottes

Après l’inscription sur Fetlife

Une fois connectée, je constate avec joie qu’il y a quand même pas mal de monde inscrit. En France, par exemple, on dénombre plus de 9000 inscrits. Même si de nombreux comptes datent un peu, cela fait néanmoins une population conséquente. Il est possible de rechercher des inscrits par localisation géographique, ou bien par fétichisme. Toutefois, on ne peut pas cumuler ces deux critères.

Vue d’ensemble

Le site est propre et clair. On accède à une messagerie et à un chat, gratuits et sans limitation aucune quant à la communication entre inscrits.

Les profils sont visibles par tous les inscrits, mais ne sont pas indexés. Cela n’assure bien évidemment pas une totale confidentialité. Tout le monde peut s’inscrire, y compris des gens qui pourraient vous reconnaître si vous ne planquez pas convenablement votre museau ou si vous l’exhibez ostensiblement .. Cependant, ces gens se seront au préalable inscrits sur un site communautaire BDSM, hein… Mais cela évitera néanmoins à un recruteur de trouver une photo de vous tout nu tout saucissonné en vous googlant d’un peu trop près.

Les photos : matons tous en chœur

Et une surprise fort agréable m’attend : les photos. Celles-ci sont également visibles gratuitement, si la personne qui les a publiées a choisi de les montrer à tous les inscrits. Sinon, elles ne sont montrées qu’aux “amis” de cette personne.

Nombre d’inscrits publient de belles photos. Artistiques et/ou érotiques. Pas tous, bien entendu. Comme partout, il y a aussi un gugusse qui a mis la photo de son chien, un autre la photo de sa bite. Toutefois, il y a nettement moins de teubs solitaires que sur un site de rencontres. En ce qui me concerne, je n’ai pas de quoi me vanter. En effet, par flemme de chercher une image plus adéquate, j’y ai mis mon Gravatar, en résolution toute floue.

Le contenu payant

Pour un abonnement à cinq euros par mois, on accède aux vidéos et à un historique des publications plus long. L’historique plus long sert principalement à se rincer l’œil plus longtemps, en visualisant les actualités de la page “Kinky & Popular”, consacrée aux publications qui ont eu le plus de succès sur le site.

Les autres fonctionnalités

Le site référence également des évènements, et comporte un forum, organisé en “groupes” de discussion, en anglais. On peut créer un nouveau groupe de discussion, ou bien participer à un groupe existant. Il a également une section “Writing”, consacrée aux textes rédigés par les membres (en anglais aussi).

L’ambiance de Fetlife

Enfin, un point assez sympathique : le lendemain de mon inscription, j’ai reçu un message intitulé “Your Official FetLife Welcome !”. Ce mail ne provenait pas d’un bot, mais d’un “FetLife Greeter”, l’un des 55 membres bénévoles du site qui souhaitent la bienvenue aux nouveaux venus. En plus de donner quelques indications et liens utiles, les “greeters” proposent leur aide pour répondre aux éventuelles questions qui demeureraient dans le flou malgré les infos disponibles.

Bdsm.fr, alternative francophone gratuite à Fetlife

On m’a signalé l’existence de Bdsm.fr, que je me dois de mentionner également dans cet article. Ce site communautaire BDSM francophone, qui ne comporte pour l’instant que peu de membres (un peu plus de 400 à l’heure où j’écris ces lignes, mais ce n’est que le début, les inscrits viendront avec le temps) présente grosso modo les mêmes fonctionnalités que Fetlife, à la différence près qu’il est totalement gratuit.

L’ambiance mérite que l’on y fasse un tour, Malgré le faible nombre d’inscrits sur Bdsm.fr, j’y ai étrangement rencontré plus d’interactions sociales que sur Fetlife.

Un peu plus d’un an plus tard

Edit (Decembre 2013) : Après quelques temps de fréquentation, je trouve Bdsm.fr beaucoup plus convivial que Fetlife (sur lequel j’ai quelque peu abandonné mon compte).

C’est un espace de discussion agréable et ouvert d’esprit, dans lequel les nouveaux venus sont chaleureusement accueillis, pourvu que ceux-ci soient polis. On peut y parler de tout, et certains y font de belles rencontres. Mais gare à l’impertinent qui espère tirer un coup sans dire bonjour : les habitués des lieux se chargent vite de remettre à sa place.

Il comporte maintenant près de 10000 inscrits, et ses forums sont très animés.

 

Edit 2 : On me précise que sur Fetlife, il y a plusieurs groupes en langue française. Parmi ces derniers, des groupes par régions avec organisation de munch* ou d’évènements, des forums conséquents en langue française, et un mode d’emploi du site en langue française sur le groupe “France/Français”.

 

(*) Un munch est une réunion informelle lors de laquelle des personnes intéressées par le BDSM se rencontrent, discutent, boivent et mangent. Il ne comporte ni dress-code, ni pratique, tenue, ou situation SM ou sexuelle.

 

Collectionneuse compulsive de sextoys, testeuse pointilleuse et exhibitionniste débutante.